J47 – Réponses aux questions des élèves du collège Jean Boucheron de Castillonnès (suite)


30 décembre 2014
S 88°50′ , O 82°57′
Distance : 27,1 km
T° : -24°C (ressentie: -35°C)

J47 – Réponses aux questions des élèves du collège Jean Boucheron de Castillonnès (suite)

Par Stéphanie et Jérémie
L’expédition ACROSS ANTARCTICA 2014 est suivie notamment par les élèves de 6ème B et de 6ème C du collège Jean Boucheron de Castillonnès sous l’encadrement de leur professeur de géographie Monsieur Bruno Philippe. Leur travail en relation avec l’expédition est soutenu par le rectorat de Bordeaux, a été validé par l’IPR d’histoire-géographie et participe à un concours académique et national sur le changement climatique dont il a déjà passé les pré-sélections.
Les élèves nous ont fait parvenir de nouvelles questions – les réponses aux premières questions sont dans le post du J31 – auxquelles nous répondons ci-dessous pour leur permettre d’avancer dans leurs travaux.
1. Quelles sont les principales difficultés d’adaptation psychologique ? Ont-elles des effets négatifs sur votre progression ou votre performance ? Disposez-vous d’une aide d’accompagnement pour ce type de problème ? Que faites-vous pour limiter le risque d’apparition de ce phénomène ?
Nous n’avons pas ressenti de difficultés d’adaptation psychologique et nous n’avons pas d’accompagnement spécifique pour cela. Le fait de vivre cette expérience tous les deux nous permet certainement de moins ressentir l’isolement, d’autant plus que nous savons que nous sommes suivis et encouragés.
2. Quel est le décalage horaire avec la France au pôle Sud ?
Nous avons un décalage horaire de 4 heures (de moins que la France) car nous avons conservé l’horaire du Chili. La station Amundsen Scott – au pôle Sud – applique l’horaire de la Nouvelle Zélande (soit 12 heures de plus que la France) car c’est le fuseau horaire qui a été retenu par l’autre base américaine Mc Murdo compte tenu de la liaison aérienne avec Christchurch en Nouvelle Zélande.
3. Avez-vous été réapprovisionnés en vivres depuis le départ ? Comment gérez-vous votre stock de nourriture ?
Oui, nous avons prévu trois points de ravitaillement où un avion dépose nos vivres, de telle sorte que nous progressons avec au maximum des rations pour 20 jours environ. Nous avons des rations quotidiennes.
4. Comment le vent modifie t’il les paysages glaciaires ? Avez-vous observé les signes d’un changement climatique depuis le départ ? Quels sont pour vous les vrais indicateurs de terrain ?
Le vent façonne les sastrugis (en quelques sortes des vagues de glaces de quelques centimètres jusqu’à deux ou trois mètres de haut) et c’est donc principalement lui qui dessine le paysage glaciaire. Nous n’avons pas suffisamment de recul dans le cadre de notre expédition pour observer sur le terrain les signes d’un changement climatique. Les variations de température sur plusieurs années sont certainement un bon indicateur, de même que le nombre et la taille des icebergs qui se détachent de la Barrière de Ronne ou de Ross et plus généralement l’évolution des glaciers.
5. Avez-vous déjà aperçu des animaux sur la calotte glaciaire ?
Non, il n’y a pas de faune sur la calotte car les conditions sont trop extrêmes, mais la faune est présente sur la péninsule Antarctique et sur la côte – principalement des colonies de manchots (notamment les manchots empereurs, manchots Adélie, à jugulaire, papoue), des phoques, des oiseaux.
6. Comment avez-vous fêté Noël au pôle Sud ?
Nous sommes arrivés au pôle Sud le 23 décembre en fin de journée. Nous avons ainsi pu passer le réveillon à la base avec un délicieux repas Norvégien. Nous passerons le réveillon du nouvel an sur la glace autour du 88ème degré.
7. La technicité dont vous disposez est-elle bien adaptée face à cet isolement et face à cet environnement climatique extrême ? L’appui logistique est-il suffisant ? Quelle a été pour le moment l’opération la plus complexe à gérer?
Oui. Nous avons des équipements vestimentaires conçus pour le froid extrême et le vent. Nous sommes également équipés en matériel de sécurité et communication : 2 téléphones satellite et 1 balise. L’appui logistique de la société américaine ALE est suffisant. Nous les appelons tous les soirs pour leur donner nos coordonnées GPS de façon à ce qu’ils puissent nous localiser en cas de problème. L’ALE nous a bien aiguillés à distance le 14ème jour lorsque nous nous sommes retrouvés dans une zone de crevasses. Ce qui est le plus difficile à gérer : le vent, qui rend toutes les manipulations et la progression plus difficiles.
8. Comment faites-vous pour avoir de l’eau potable ?
Nous avons un réchaud qui nous permet de faire fondre la neige ou la glace. L’eau est potable. L’Antarctique constitue plus de deux tiers de l’eau douce présente sur la Terre, donc nous ne manquons pas d’eau.
9. Comment assurez-vous votre hygiène quotidienne ?
L’hygiène est très importante en expédition. Nous prenons soin tout particulièrement de nos pieds. Nous avons des lingettes pour assurer notre hygiène quotidienne. Nous n’avons malheureusement pas pu prendre de douche au pôle Sud – réservée aux résidents de la base qui peuvent en prendre seulement deux par semaine. Ceci étant, dans un environnement extrême comme l’Antarctique, on pense surtout à progresser et à lutter contre les éléments de sorte qu’on oublie la douche ou d’autres éléments de confort que nous avons dans la vie de tous les jours.
A suivre…

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